J’ai tenté d’écrire un nouvel article de nombreuses fois depuis le dernier article en mai dernier, mais trouver l’inspiration après les journées à rallonge, les projets en attente, les questions existentielles et les courbatures a été bien difficile… Et après un petit creux de vague il y a quelques jours, me voilà suffisamment remonté pour prendre un petit temps pour un bilan et quelques ouvertures pour la saison prochaine.
Après avoir démarré les marchés au printemps dernier avec les plants, je me suis retrouvé avec un petit soucis de planification amplifié par une météo fort peu concernée par mes problématiques de démarrages… J’avais initialement prévu de concentrer ma production sur le plein champ pour ne pas me mettre trop la pression sur le montage de la serre de culture et ce n’était clairement pas la bonne année pour faire ça. J’ai commencé par me faire ravager mes cultures de printemps par les limaces. Ravager c’est par exemple voir disparaître 200 plants de salades et 500 plants de navets en trois nuits, un exemple parmi d’autres. Comme j’étais en retard sur mes plantations, j’ai un peu trop fait attendre les choux chinois qui après quelques jours d’un soleil de printemps inhabituellement clément (les choux n’aiment pas la chaleur) sont aussitôt montés en fleurs… c’est beau des choux en fleurs, et les fleurs sont bonnes et mellifères… D’un point de vue commercial c’est zéro. Je ne vais pas tout lister, j’ai fait pas mal d’erreurs dans ce genre.
J’ai entre-temps pu monter ma première serre de culture (100m²) ce qui m’a permis de planter tomates, aubergines, poivrons, concombres… Encore une fois très en retard et avec donc une production décalée.
J’ai dû stopper les ventes fin juin en attendant que la suite pousse… et que la météo se décide à nous envoyer un peu de chaleur… J’ai pu reprendre les ventes mi-août seulement avec un petit étal, sur le marché le mercredi à Coray et le vendredi à Elliant.
Il y a quand même du positif malgré le ton des premiers paragraphes : j’ai réussi de très bons choux-raves en début de saison, j’ai eu des compliments réguliers pour les betteraves et les navets (oui j’ai réussi à en sauver certains), les tomates bien que peu nombreuses étaient excellentes ! Je suis plutôt content des aubergines et des poivrons qui ont produits tard, mais produisent encore un peu pour certains au moment où j’écris ce billet, et en plein champ en plus 🙂 . Côté plantes, je suis très content des résultats sur le Thé des jardins, culture, récolte, séchage, récolte de semences, certes sur un petit échantillon mais une belle découverte, j’espère pouvoir proposer des sachets à la vente pour l’automne prochain. Découverte aussi du shiso !
Une année extrêmement difficile à tous les niveaux mais aussi très formatrice, j’espère réussir à utiliser tout ça pour avancer.
Le bilan financier est mauvais ; je n’imaginais pas gagner de l’argent cette année, mais j’espérais quand même mieux. Mon inexpérience y est pour beaucoup mais pas que, l’outil de production n’est pour le moment pas dimensionné pour les objectifs visés.
les ouvertures
D’ici le printemps prochain je prévois l’ajout de surfaces de serres supplémentaires (je vise 300m² en plus pour le moment, soit un total de 400m² pour la saison 2025). Je prévois aussi la mise en place d’une irrigation digne de ce nom puisque pour le moment c’est irrigation manuelle.
Je me suis également lancé dans un projet de démontage de serre pour essayer de gagner en surface sans épuiser mes dernières ressources financières (je ne l’ai peut-être pas précisé mais je suis arrivé en fin de droit chômage en janvier dernier, depuis chaque euro compte). Je cherchais plutôt un tunnel maraîcher, l’opportunité de démonter une ancienne serre horticole s’est présenté. Le démontage est un travail de longue haleine auquel je consacre pour le moment deux jours par semaine, c’est assez fatiguant. En fait c’est bien plus fatiguant que ce que j’avais anticipé. J’espère ensuite pouvoir remonter la serre au moins partiellement ce qui devrait me permettre d’ajouter 300m² à 450m² de surface couverte.
Depuis quelques mois nous menons une expérimentation canards coureurs indiens dans le potager familial histoire de lutter contre les limaces. Le résultat est concluant globalement mais nécessite quand même une organisation compatible : les canards déciment très bien les limaces mais aussi les laitues, blettes… si elles sont à leur portée. Dans une organisation de ferme il faudra donc planifier la rotation des canards avec celle des cultures ou surélever les cultures menacées. Il faut par ailleurs prévoir clôtures, parcours et les autres impacts sur l’exploitation comme le temps de travail supplémentaire, l’achat des aliments (il est nécessaire de leur apporter un peu plus que des limaces). D’un autre côté les œufs peuvent offrir un débouché supplémentaire…
Au final, une année difficile qui se termine sur plein d’optimisme et de projets pour la saison prochaine ! Je vais bientôt lancer la commande de semences et j’ai quand même pu en récolter une partie grâce à la production de cette année ; je suis en train de travailler sur le planning de semis et culture 2025 !
Haut les cœurs !
4 commentaires
Ajouter les vôtresOh comme tout ça me rappelle bien des souvenirs !! Je ne note pour ma part rien d’anormal pour une première, zéro inquiétude 😌 À titre de comparaison si nécessaire : par exemple, quand l’heure de mes premières récoltes de médicinales a sonné, je n’avais pas vraiment d’idée exacte ni précise de ce que j’allais en faire, j’avais pas anticipé jusque-là !.. et question CA : 2 marchés de noël en décembre m’ont tout juste permis de taper les 500€. Alors pas de panique, tu as une année digne d’une première derrière toi, The World Is Yours !!! Des bisous
PS : pour les limaces, t’as envisagé une négo avec l’archétype ?!
Merci pour ton commentaire ! je ne sais pas si je peux dire que ça me rassure, mais je me sens moins seul. Comme je connais ta jolie réussite, je me dis que le meilleur est à venir 🙂
Ceci dit le ton de mon billet est peut être un peu négatif, mais la motivation est toujours là et bien là.
Courage Mister la persévérance va payer !
yes ! toi-même tu sais :p. Merci !