Le printemps est en avance

Il s’est passé encore beaucoup de choses depuis mon dernier billet. J’aimerais prendre plus de temps pour détailler, mais le temps est précisément ce qui me manque cruellement…. Enfin non, ce n’est pas tout à fait vrai, j’ai du temps mais qui est occupé de manière assez frénétique ; j’aimerais juste que les journées soient plus longues de quelques heures pour pouvoir tout faire.

La météo s’améliore et j’ai donc pu avancer un peu dehors. j’ai créé une ouverture dans le talus le long de la route ce qui permettra plus tard d’en faire une sortie, pour le moment c’est aussi une entrée qui me permet de circuler avec le tracteur, même par temps humide. j’ai pu finaliser quelques planches de culture et reprendre un peu les plantations pour les derniers fruitiers en stock à planter. Aujourd’hui j’ai même planté mes premiers légumes sur le terrain ! Pour certains il était temps tellement les racines s’étaient échappées des plaques de cultures. C’est un peu le baptême du feu, ou plutôt des limaces, j’espère qu’elles n’auront pas tout dévoré d’ici demain… J’ai fait un autre test de plantation dans le potager de la maison qui s’est soldé par un échec… tout a été dévoré une nouvelle fois, partagé entre les limaces et les rongeurs… sans doute un peu tôt. C’est assez rageant, jamais nous n’avions eu d’attaque de rongeurs dans le potager et il faut que ça arrive maintenant.

Comme la pluie rendait le travail en extérieur compliqué ces dernières semaines, j’ai beaucoup semé dans la serre, et certaines choses plus que prévus (plus tôt et en plus grand nombre)…

Comme annoncé dans mon précédent billet, j’ai un peu customisé la table de semis de la maison pour la rendre rongeur prouf. Ceci dit je n’ai pas capturé un seul rongeur dans les pièges depuis que j’ai fait les adaptations. La dissuasion sans doute…

J’ai également mis en place les bacs de récupération d’eau de pluie pour l’irrigation des cultures. Une fois de plus j’ai des petits réglages de planéité à prévoir (si j’ai le compas dans l’œil, alors il doit être bien planté). J’ai la possibilité de les remplir par pompage si nécessaire. Il reste beaucoup de finitions à prévoir mais c’est à peu prêt fonctionnel.

la vente de plants devrait démarrer assez rapidement maintenant avec pas mal de plants de tomates pour commencer. Et peut-être les premières laitues ?

Du bon et du moins bon

Je suis un peu dans tous les sens ces derniers jours pour essayer de ne pas accumuler le retard, pas facile avec en particulier le temps qui ne me permet pas de faire les choses dans l’ordre que je souhaiterais et certains évènements imprévus. Le sol est détrempé en permanence et se déplacer sur le terrain ou travailler le sol n’est pas toujours possible.

J’ai tout de même pu avancer sur la serre à semis que je considère comme « terminée » pour cette année. Il reste des améliorations à prévoir et des évolutions pour augmenter le volume de production mais pour cette année se sera suffisant. J’ai passé quelques jours à fabriquer les tables et j’espère qu’elle tiendront dans le temps.

Je suis également en train de travailler sur la circulation dans le terrain. Depuis quelques semaines/mois étant donné les quantités d’eaux qui sont tombées, il m’est impossible de sortir le tracteur du terrain… Même en 4 roues motrices, la pente est trop glissante et tout se transforme en boue en quelques tentatives. J’ai donc créé un chemin en « pente douce » qui me permet désormais d’aller jusqu’en haut du terrain (hourra). Il me reste à créer une ouverture dans le talus, ce qui permettra ensuite d’envisager une circulation entrée -> sortie accessible en véhicule (moyennant une petite stabilisation préalable).

Ça c’est pour le positif, mais je vous ai dit dans un précédent post qu’on allait bien s’amuser, alors des petites tracasseries sont venues s’ajouter à la liste.

En attendant de finaliser ma serre à semis, j’ai commencé quelques semis dans la serre dédiée aux semis, chez moi. J’avais démarré quelques fruitiers, laitues, artichauts, pois, choux raves…. un chouette programme. Tellement chouette que les rongeurs s’y sont invités. J’ai d’abord perdu l’intégralité des fruitiers… rongeurs 1 – Victor 0. Et puis, malgré la pose de pièges et le piégeage de 2 souris (que je n’ai pas pris en photo, mais qui étaient magnifiques, que c’est beau !), je me suis progressivement fait ravager l’intégralité de mes semis, y compris certains qu’elles n’ont pas mangé mais qu’elles se sont ingéniées à sortir de leur logement… Sans doute juste pas curiosité de botaniste… En tout j’ai donc perdu entre 900 et 1000 plants… souris 2 – Victor 0…

Edit : Pendant que je rédigeais ce billet, j’en ai attrapé 2 supplémentaires, toutes les deux pelotonnées l’une contre l’autre dans la boite. Je précise que j’utilise des pièges non létaux et que je relâche ces petites boules de poils dans un lieu moins civilisé ou elle rencontrerons le bonheur ou leurs prédateurs favoris, une vie de souris normale, sans buffet à volonté.

Pour contrer l’invasion, j’ai donc installé temporairement une petite étagère improvisée dans le séjour de la maison, trop petit pour du long terme mais qui permettra de gérer l’urgence.

Dans les heures qui viennent je m’attellerai à une solution plus pérenne pour la table en elle même, un fort Knox du semis. J’espère ne pas avoir à en faire autant pour les tables que je vient de créer sur le terrain, la surface est plus importante et gérer des protections anti-rongeurs sera beaucoup plus difficile (voire extrêmement coûteux)… réponse la semaine prochaine lors des premiers semis (je vais y laisser une ou deux plaques de semis biens appétents et attendre une nuit ou deux) .

Je suis en train de travailler sur l’irrigation dans la serre également et j’enchaînerai par celle des cultures de plein champ. Le temps passe à une vitesse de dingue et les journées sont trop courtes !!! Mais tout avance plus ou moins en même temps et tout devrait finir par se rejoindre, même un peu tard.

Cette semaine j’ai eu une visite, la visite de monsieur Renard, il inspectait mes installations. C’est peut-être tout simplement lui la solution à mes rongeuses. Les choses ont parfois leur manière à elles de se résoudre toutes seules (clin d’oeil).

la carotte bleue existe.

Ça y est, les papiers sont déposés, la création de la carotte bleue est officielle avec siren, siret et tout et tout. On ne rigole plus. Ou bien si, aux éclats.

Je suis à la fois totalement excité et mort de trouille. J’ai comme l’impression de sauter une seconde fois, après avoir tout plaqué il y a deux ans pour me former et lancer ce projet. Cette fois le bébé est né et pas de congélateur assez grand pour l’y cacher :p.

Il reste beaucoup, beaucoup à faire et, même si j’ai pris le parti que les choses seraient comme elles seraient pour cette première saison, le vertige est là. Une saison tout en tests et en petits objectifs, avancer à petits pas, accepter de ne pas pouvoir tout faire tout de suite.

Vaincre les doutes et laisser plutôt s’exprimer l’excitation : expérimenter, apprendre, créer, essayer de faire avancer mille petits projets qui formeront un grand tout, essayer d’anticiper…. Un peu.

Il y a quelques mois tout n’était que ronces et taillis, désormais l’horizon apparaît. Allons voir ce que la lumière apporte maintenant, ici. Peut-être qu’elle pourrait s’y plaire et rester ? … Beaucoup ?

Longue vie à la carotte bleue… Et à la folie.

Du concret !

Enfin ! Après une tempête (des réparations de serre, du débardage de bois suite aux chutes) et la fin du défrichage, le vrai travail commence. La fin du défrichage a été assez sportive mais le résultat est là.

J’ai pu créer quelques planches avant les fêtes dans la partie la plus pentue pour y planter les premiers framboisiers ! Petite émotion. Il reste énormément de souches dans cette partie. J’ai tenté une « dévitalisation » pour certaines (un trou à la mèche à bois d’une quinzaine de centimètres dans lequel je mets une gousse d’ail), nous verrons au printemps prochain si ça a marché. Je pense louer une rogneuse de souches au cours l’automne pour faciliter les choses. C’est une partie vraiment très en pente (au moins 20% à vu de pieds), j’ai créé mes planches quasiment à la perpendiculaire de celle-ci en gardant une légère inclinaison (bon, parfois sans doute pas tout à fait légère, on verra à l’usage) pour l’irrigation. Pour former ma planche je créé un faussé dont j’utilise la terre pour créer une bute ; l’idée est que le faussé serve à la fois à retenir l’eau et à la guider et à maintenir l’humidité, et serve également de passe pied (une fois chargé en matière organique il permet de créer un plat pour marcher plus confortablement). Les plants mis en place cette années serviront de pieds mère pour des boutures et l’extension de l’atelier petits fruits.

J’ai également commencé à préparer quelques planches pour les plantes et légumes. Pas mal de prise de tête pour essayer d’optimiser l’espace : je dois tenir compte des pentes et de la zone de stockage de l’eau (irrigation par gravité dans un premier temps). Comme j’ai prévu de laisser des passe pieds larges, la zone de culture semble rapidement petite… Il me reste également deux gros chantiers : l’organisation de la serre à semis (créer les tables de culture, une zone de travail et de stockage…. et peut-être organiser une zone pépinière à l’extérieur) et l’irrigation pour laquelle j’ai une bonne idée de la direction maintenant avec un travail important de mise en place. J’ai ralenti un peu ces deux chantiers pour des raisons administratives et financières qui devraient être résolues dans quelques jours, si tout va dépôt du formulaire de création d’entreprise la semaine prochaine.

Reste des questions en suspens : est-ce que je lance aussi quelques planches sur le second terrain qui n’est pas encore certifié (1ère année de conversion) ? est-ce que je mets en satnd-by le projet serre mobile (sur le second terrain également) mais ça signifie pas de serre de culture pour cette année…. ? (donc pas de tomates ? aubergines ? ….).

On tient le bon bout de la carotte

Depuis janvier le temps s’est encore un peu accéléré. Côté formation déjà, en janvier j’ai pu déposer et soutenir mon dossier technique qui a été validé. En février j’ai pu suivre l’option production de semences qui s’est elle-aussi terminée par la production d’un dossier et une soutenance (validé). Enfin en mars c’était le tour de l’option permaculture qui s’est terminée par un travail de groupe que nous avons présenté devant un jury puis défendu individuellement (validé également). Il reste encore un peu de travail avant la libération puisque en juin j’aurai à nouveau deux oraux. Un oral technique (pour lequel nous préparons actuellement 3 fiches techniques que nous aurons à présenter), et un oral projet, LE dossier projet, sur lequel je suis en train travailler en ce moment et qui me prend beaucoup (beaucoup) de temps.

Malgré tout la serre à semis est en place et la table à semis construite. les semis sont semés pour partie, en retard, mais ça pousse. L’objectif n’est pas de produire pour la vente cette année donc les plants sont principalement pour la famille. Ce projet de reconversion oblige à des restrictions budgétaires assez significatives 🙂 et donc la recherche d’une certaine autonomie est de rigueur.

Les chiffrages, projections, calculs…. m’autorisent à penser que le projet est viable mais que les deux années à venir seront difficiles ; je suis convaincu que le jeu en vaut la chandelle.

Côté préparation des terrains, ça avance doucement depuis quelques semaines. Je me suis principalement consacré à ma formation et, forcément, impossible de rédiger les dossiers la grelinette à la main. Et là on touche le point difficile dans un projet de reconversion, en tout cas pour moi, la frustration ! Suivre la formation, monter la structure juridique, travailler sur les futures productions, l’organisation de l’exploitation, le design de l’exploitation, cultiver au moins un peu… Impossible de tout mener de front et il est facile de débuter une tâche en pensant aux autres que l’on devrait être en train de réaliser aussi. Moralement c’est clairement le plus dur, voir le temps défiler en ayant l’impression de ne pas réussir à tout faire ou en craignant de se tromper de priorité. De mon côté ça se traduit par quelques nuits blanches et par moment beaucoup de mauvaise humeur (oui oui ça m’arrive).

Je n’ai pas vraiment de solution dans ces moments là, pas d’autre que prendre quelques bonnes inspirations, s’asseoir quelques instants et essayer de faire le bilan de tout ça, le chemin déjà parcouru. Aussi, j’essaie de mettre moins de choses dans ma liste de choses à faire dans la journée, j’essaie d’accepter les imprévus et je fais plutôt la liste de ce que j’ai fait dans la journée, à la fin.

Ma compagne m’a demandé il y a quelques jours si j’étais heureux de me lancer dans ce projet. Extérieurement je comprends que la question puisse se poser, c’est une période stressante, je suis très concentré en permanence en train de me questionner sur les décisions à prendre… Mais, paradoxalement oui ! C’est aussi une période excitante, un sentiment de liberté de pouvoir prendre mes décisions et orienter les choses comme je le souhaite. c’est aussi un vrai bonheur de ne plus être enchaîné à un bureau et pouvoir passer la majeur partie du temps dehors. Je vis avec les renards et les écureuils qui me rendent visite. Après des décennies passées sur une chaise de bureau, mon corps me fait parfois payer cette nouvelle vie mais je me sens vivant.

Démarrage la fane entre les dents !

Le voilà, le premier article du blog. Publié sur un site pas tout à fait fini, posé à la va vite sur internet. Je ne pense d’ailleurs pas rester sur cette plateforme mais elle fera l’affaire pour l’instant. Tout à coup le contenu me paraît plus important que la forme (plate ou non).

Pour le pourquoi du comment du blog vous pouvez consulter les pages « l’auteur » et « pourquoi une carotte bleue ? ».

Mon ambition est de faire évoluer progressivement ce site pour en faire un peu plus qu’un blog, autour de deux axes principaux : l’agriculture (au sens d’agriculture paysanne) et l’artisanat qui sera en fait un grand fourre tout de choses que j’ai envie de faire, un lieu d’expérimentation où vous pourrez parfois me voir me rétamer en beauté (en général c’est le moment où je dis « c’est juste un prototype »), on va rire un peu je vous le dit.

Dans un premier temps se sera plus un retour d’expérience sur la formation que j’entame et mes rencontres et une présentation de projets en cours ou non.

Une page facebook est en cours de création… Ça m’arrache un peu les doigts de l’écrire, mais l’objectif est uniquement d’y signaler la publication d’articles ici, donc je n’y mettrais que des liens. Idem un compte Instagram en cours, même combat. Le but est uniquement de gagner un peu de référencement, je n’aurais pas grand-chose à y faire.

J’envisage ensuite d’ouvrir sur le site une partie boutique en ligne pour la vente d’objets principalement, mais pourquoi pas, si tout fonctionne correctement, de la vente de produits, paniers de légumes… d’ici quelques mois. Mais ne mettons pas la charrue avant les chevaux. De la même manière, le but sera de me passer des plateformes de vente en ligne des gafams et autre au maximum, mais j’y seraient sans doute référencé…

Je suis en parallèle en recherche de foncier pour démarrer tranquillement pendant ma formation. Pour ceux qui ont un pied dans le milieu agricole ou qui s’y frottent en ce moment, vous savez que ce n’est pas la partie la plus simple.

Je reviens très vite… avec des chevaux…