Du concret !

Enfin ! Après une tempête (des réparations de serre, du débardage de bois suite aux chutes) et la fin du défrichage, le vrai travail commence. La fin du défrichage a été assez sportive mais le résultat est là.

J’ai pu créer quelques planches avant les fêtes dans la partie la plus pentue pour y planter les premiers framboisiers ! Petite émotion. Il reste énormément de souches dans cette partie. J’ai tenté une « dévitalisation » pour certaines (un trou à la mèche à bois d’une quinzaine de centimètres dans lequel je mets une gousse d’ail), nous verrons au printemps prochain si ça a marché. Je pense louer une rogneuse de souches au cours l’automne pour faciliter les choses. C’est une partie vraiment très en pente (au moins 20% à vu de pieds), j’ai créé mes planches quasiment à la perpendiculaire de celle-ci en gardant une légère inclinaison (bon, parfois sans doute pas tout à fait légère, on verra à l’usage) pour l’irrigation. Pour former ma planche je créé un faussé dont j’utilise la terre pour créer une bute ; l’idée est que le faussé serve à la fois à retenir l’eau et à la guider et à maintenir l’humidité, et serve également de passe pied (une fois chargé en matière organique il permet de créer un plat pour marcher plus confortablement). Les plants mis en place cette années serviront de pieds mère pour des boutures et l’extension de l’atelier petits fruits.

J’ai également commencé à préparer quelques planches pour les plantes et légumes. Pas mal de prise de tête pour essayer d’optimiser l’espace : je dois tenir compte des pentes et de la zone de stockage de l’eau (irrigation par gravité dans un premier temps). Comme j’ai prévu de laisser des passe pieds larges, la zone de culture semble rapidement petite… Il me reste également deux gros chantiers : l’organisation de la serre à semis (créer les tables de culture, une zone de travail et de stockage…. et peut-être organiser une zone pépinière à l’extérieur) et l’irrigation pour laquelle j’ai une bonne idée de la direction maintenant avec un travail important de mise en place. J’ai ralenti un peu ces deux chantiers pour des raisons administratives et financières qui devraient être résolues dans quelques jours, si tout va dépôt du formulaire de création d’entreprise la semaine prochaine.

Reste des questions en suspens : est-ce que je lance aussi quelques planches sur le second terrain qui n’est pas encore certifié (1ère année de conversion) ? est-ce que je mets en satnd-by le projet serre mobile (sur le second terrain également) mais ça signifie pas de serre de culture pour cette année…. ? (donc pas de tomates ? aubergines ? ….).

Silence, mais ça avance

Un petit post après un long silence 🙂 Il s’est passé beaucoup de choses et il s’en passe encore beaucoup. Encore une fois, le parcours est tel que faire les choses dans l’ordre est quasi impossible. Il faut parfois « anticiper » certaines étapes, en ajourner d’autres…

J’ai reporté la création officielle de la structure juridique de l’exploitation à Janvier 2024 pour des raisons administratives principalement mais qui ont des conséquences sur la partie financière (MSA, impôts…), ce qui complique un peu la partie investissements, puisque je suis pour le moment soumis à la TVA. Ce n’est pas vraiment un problème à ce stade, j’ai tout de même tout ce dont j’ai besoin pour avancer. Mais ça veut aussi dire que certaines chantiers un peu compliqués devront être fait au dernier moment, ou que la première saison sera un peu en mode débrouille sur certains points (irrigation en particulier, serre de culture).

Le jardin a plutôt bien donné cette année malgré un démarrage difficile. Courgettes de toutes les couleurs et à foison, pas mal de courges (pâtisson, butternut, potimarron…) et finalement pas mal de tomates même si elles sont arrivées tardivement. Et puis, carottes tordues, haricots… Beaucoup de fleurs partout (bleuets, tagètes, mufliers, mauves, camomille, cresson…) . Je n’ai pas encore de séchoir cette année, donc pas séchage (des tests uniquement) mais la récolte de semences pour l’an prochain est plutôt bonne.

Je suis en train de préparer des petites planches pour planter quelques choux et laitues, des essais de variétés qu’on verra bien si ça marche 🙂

J’ai remis les mains dans la terre après quelques temps de travaux autres (terrassement, montage de serre… mais chut) et ça fait beaucoup de bien ! Nettoyage de certaines planches et semis d’engrais verts et/ou couverts végétaux, quelques tests encore. Tout n’est que tests cette année 🙂

L’autre grande nouvelle est que j’ai signé pour un second terrain presque plat ce qui va me permettre d’envisager l’installation de serres de cultures. Pour le moment j’ai implanté deux serres à semis (assez petites) et les pentes ne me permettaient pas vraiment l’installation d’une serre de culture sur le premier terrain à moins d’un gros (gros gros) chantier de terrassement. c’est un soulagement d’avoir trouvé ce terrain. Il était cultivé en conventionnel jusqu’il y a quelques semaines, la période de conversion a démarré (11/10/2023 officiellement) et il faut donc attendre maintenant 24 mois avant son passage en bio. Je prévois d’y mettre une petite serre de culture d’ici la fin de l’hiver et d’y cultiver une petite surface en maraîchage essentiellement dès le printemps.

Quoi qu’il en soit j’ai maintenant tout le foncier dont j’ai besoin pour mon projet, je n’ai plus besoin de me soucier de ce point qui est un peu la bête noire de toute personne qui souhaite s’installer. ouf !

J’ai également repris le défrichage depuis quelques semaines (fin de période de nidification des oiseaux) et je pourrais bientôt dessiner les premières planches sur le terrain principal. Je pourrais également planter les premiers petits fruitiers que je garde depuis plusieurs semaines dans la jardin et qui commencent à souffrir dans leurs pots. J’en profite pour faire mon bois de chauffage pour l’hiver 2024.

J’ai également commencé quelques boutures : de framboisiers pour augmenter un peu le linéaire, et quelques vivaces (romarin, lavande, hélicryse…).

Je dois bien avouer avoir passé une période de doutes cet été, pendant l’attente de la fin des délais de préemption et aussi parce que mon corps me rappel régulièrement ma vie professionnelle précédente (le cul sur une chaise) à coup de courbatures, tendinites, mal de dos… Mais il suffit que je m’arrête une minute pour regarder la vue et pour me retourner sur le travail accompli pour me dire que le plus dur est derrière. Devant, peut importe ou mène le chemin, je suis.

la quête du foncier ou le terrain parfait

Si vous envisagez de vous lancer et que vous n’avez pas la chance d’avoir un parent agriculteur ou ancien agriculteur qui peut mettre à votre disposition des terres (prêter, louer, vendre…), alors je vous prédis quelques nuits blanches.

La recherche

Je cherche depuis quelques mois (années presque) activement et même frénétiquement depuis quelques semaines… et des nuits blanches j’en connais quelques unes (par exemple là maintenant pendant que j’écris ces lignes). Chercher en ligne sur internet, surveiller les sites de la safer, répertoire départ installation ou les sites plus ciblés comme terre de liens ou agro-bio, les sites d’annonces privés… C’est un bon début, mais pas suffisant. Les contacts locaux sont indispensables et ça peut être une partie difficile lorsqu’on a pas naturellement tendance à aller taper aux portes : parler aux voisins, aller voir les agriculteurs autour, y retourner régulièrement. Faire des relations publiques en somme. Même avec ça je commence juste à avoir des pistes (dont certaines se sont vites refroidies). Et même là, la patience est de rigueur. Si vous décidez de vous installer sur vos terres natales, vous gagnerez sans doute des points, on ne mesure pas le temps que prends de tisser un réseau de connaissance lorsqu’on s’installe quelque part et la méfiance des autochtones pour les nouveaux arrivants (attention hein ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, je suis bien reçu à peu près partout ou je passe, mais ne pas être issu de la même terre reste parfois un frein à la transmission potentielle d’une terre).

Sans capacité agricole point de salut

Il y a aussi le fait d’être le cul entre deux chaises. Je suis inscrit en formation et j’aurai dans quelques mois la capacité agricole, mais l’accès à la terre n’est lui réellement possible qu’après obtention de ce fameux sésame. Pas encore diplômé donc pas prioritaire aux yeux de la safer (qui réglemente la vente des terres agricoles), avec toutefois la nécessité de prévoir une mise en place des cultures ( faire ou acheter les semis, semer, planter) en amont pour pouvoir lancer une première saison dès le diplôme obtenu. Et impossible de préparer cette installation sans avoir la terre et un minimum d’infrastructures en place, comme une serre par exemple… Indispensable en Bretagne. Et une serre ne se pose pas juste comme ça au milieu d’un champ.

Mon diplôme devrait être effectif en juin 2023, si j’accède au foncier à partir de cette date, la saison 2023 sera déjà foutue. Cela signifie que si j’attends ma capacité, je ne pourrais réellement commencer à produire qu’en 2024….

Quand je vous dis que ce n’est pas simple:)

Le « bon plan »

Une dernière solution est de dégoter une terre « dont personne ne veux » (si aucun acheteur prioritaire ne se positionne dessus, alors vous aurez une chance de pouvoir l’acheter ou le louer, mais si personne n’en veut il y a sans doute une raison… ou plusieurs) ou de rencontrer un propriétaire convaincu par votre projet et prêt à vous supporter en vous mettant de la terre à disposition (avec option d’achat à l’obtention de votre diplôme par exemple).

Acheter ou louer ?

Il y a des avantages dans les deux cas. Louer vous permet de vous tester sans investir massivement et de vous déplacer si le terrain ne s’avère pas en accord avec vos productions (c’est mieux de s’en assurer avant de commencer mais bon). Ce la vous permet aussi de démarrer si vous n’avez pas les moyens d’acheter et pas envie de recourir aux banques. En revanche, même si un bail agricole protège relativement bien le locataire, le risque est de devoir en partir contre son gré alors qu’on a massivement investit dans le travail de son sol. Quand on a passé plusieurs années à travailler son sol pour le rendre productif et compatible avec son mode de production ça peut être une très grande perte. Je n’écarte pas la location, mais pour des terres « complémentaires » uniquement, qui me permettrait de faire pâturer les chevaux et produire du foin (pour les chevaux et pour le paillage).

Et donc vous l’aurez compris je suis plutôt favorable à l’achat, en tous les cas pour le socle de l’exploitation qui accueillera les cultures et les bâtiments.

LE terrain

Mon objectif d’essayer d’éviter de recourir aux banques. Ce qui veut dire ne pas acheter une exploitation de 40ha ou plus avec un endettement à vie. Le hic c’est que c’est précisément ce que vendent les agriculteurs qui partent à la retraite (avec des milliers de mètres carrés de bâtiments, des parcs de tracteurs…). Ces mêmes agriculteurs sont peu enclins à morceler l’exploitation en vendant une partie seulement (et c’est compréhensible, une exploitation amputée pourra parfois ne plus être en adéquation avec le bâti et le matériel…). Autant dire que ça ne facilite pas un retour à la paysannerie.

De mon côté le soucis se situe au niveau de la gestion des chevaux. Seul avec un peu de mécanisation je pourrais tout à fait partir sur une petite surface (moins d’un hectare). Mais si je veux intégrer rapidement un cheval de trait (et faire venir mes deux chevaux de loisirs sur l’exploitation) on parle tout de suite de beaucoup plus. Un minimum de 5 ha est à envisager, idéalement entre 8 et 10 serait parfait. Encore une fois tout ça peut se faire progressivement, mais un des gros frein à la traction animale c’est le fait que les parcelles d’une exploitation ne soient pas regroupées. Déplacer les chevaux et leur matériel de quelques kilomètres à chaque intervention sur une parcelle est extrêmement chronophage.

Et puis il y a aussi toutes les autres considérations : orientation du terrain, pente, nature du sol, irrigation… à prendre en compte. Donc même une fois sur la piste d’un terrain, ce ne sera peut-être pas le bon pour des tas de raisons.

En attendant

Un peu épuisé par mes recherches, celles DU terrain idéal, j’ai décidé d’arrêter de me biler et d’essayer de commencer petit et de faire progressif. Plutôt que tourner en rond comme une souris dans son bocal, j’ai décidé de me faire un bac à sable dans le jardin en mode micro-ferme. Donc en cours : préparation de nouvelles zones de cultures. Je vais également agrandir le potager familial. Il y a pas mal de plantations que je n’ai pas lancé à l’automne (nouveaux fruitiers notamment) et que je lancerai sans doute au printemps. Le terrain n’est pas idéal pour plein de raisons, mais le terrain idéal n’existe pas, alors autant commencer maintenant. Ça me laisse environ 3000 m² utilisables en mode découverte (nous avons déjà un potager qui occupe une 100 aine de mètres carrés pas du tout optimisés). Ce site restera en mode permaculture comme une zone de test et d’essais mais au moins ça permet de se concentrer sur le fond de l’affaire. Le plus dur est de devoir attendre de lancer le volet traction… patience.

Ajout de dernière minute

Au moment ou j’écrivais cet article, j’ai été pris d’un petit coup de sang et j’ai décidé de lancer un appel sur le groupe facebook de mon village. J’ai été faible. Et bien j’ai eu des retours et des contacts très sympas. J’ai deux pistes que je suis en train d’explorer avec je l’espère des opportunités à venir. Comme quoi…

Les sites pour la recherche de foncier :

Safer : https://www.safer.fr/

répertoire départ installation : https://www.repertoireinstallation.com/index.php

objectif terres (terre de liens) : https://www.objectif-terres.org/

agrobio : https://www.agribiolien.fr/